L’OGDC, un élan concret du secteur de l’Oil & Gas vers la décarbonation : message de Patrick Pouyanné

Patrick Pouyanné, président-directeur général, TotalEnergies : Chers dirigeants de compagnies nationales et internationales, chers signataires de la charte OGDC, chers employés de ces compagnies qui entendez vous engager activement pour le climat. Merci de me donner l’opportunité de partager ma vision du potentiel de la Charte de décarbonation du pétrole et du gaz, cette initiative ambitieuse lancée il y a un an, à la COP28, et que je copréside avec deux éminents collègues, Sultan Al Jaber, d’ADNOC, et Amin Nasser, d’Aramco.

Ensemble, nous avons pris des engagements forts sur la réduction des émissions, et plus particulièrement sur les émissions de méthane et le torchage de routine. Si les enjeux sont élevés, les attentes le sont aussi. Je me réjouis de voir que l’OGDC a déjà atteint ses priorités en 2024 en établissant un état des lieux qui pose la base sur laquelle mesurer nos progrès. Notre rapport est un document-clé. Il définit de façon claire d’où nous partons. Désormais, progresser n’est plus une simple option : c’est un impératif pour chacun des signataires. Évidemment, tous les signataires ont des points de départ différents, des contextes et des contraintes distincts. L’important est que chacun s’engage à progresser avec, in fine, l’objectif que tous atteignent le même niveau.

À titre personnel, je peux vous dire que c’est un honneur et une responsabilité que de coprésider cette initiative. C’est aussi un enjeu de crédibilité pour notre industrie. L’industrie du pétrole et du gaz doit contribuer à relever le défi du changement climatique. Les signataires de l’OGDC représentent près de 45 % de la production mondiale de pétrole. Obtenir l’adhésion des compagnies nationales est capital. Si chaque signataire s’améliore dans la réduction de ses émissions, nous pouvons avoir un impact tangible. J’ai la ferme conviction que le programme Collaborate & Share, mis en place en 2024 par l’OGDC, est un levier majeur : ensemble, nous sommes plus intelligents.

Chez TotalEnergies, par exemple, nous avons une technologie formidable : le drone AUSEA, qui détecte les émissions de méthane pour nous aider à les éliminer. Nous l’utilisons sur nos actifs opérés et nous la mettons à disposition des signataires de l’OGDC. La technologie existe : partageons-la ! Autre exemple : TotalEnergies prévoit de déployer des équipements de détection continue et en temps réel des émissions de méthane sur tous ses actifs Amont. Ce plan pourrait ouvrir la voie aux autres compagnies.

En conclusion, je dirais que la COP30 est notre prochain jalon. Nous avons un an pour progresser sur nos mesures, notre reporting et nos plans d’action. Car quand une compagnie progresse sur son reporting, quand elle connaît précisément les sources de ses émissions, alors elle peut agir, et agir de façon plus efficace. La priorité doit être de tendre vers le « presque zéro-émissions de méthane » et éliminer le torchage de routine à l’horizon 2030. Je suis confiant, mais aussi exigeant à l’égard des signataires : à la COP30, au Brésil, nous devrons apporter la preuve de nos progrès. Les promesses doivent être suivies d’actions. Nous, signataires de l’OGDC, avons les moyens et la volonté de changer les choses. Vous pouvez compter sur mon engagement personnel et sur celui de toutes les équipes de TotalEnergies pour partager nos connaissances et notre savoir-faire dans ce but.